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Bassil suite à sa visite au mufti Deriane : lier l’élection du président à la guerre est une grave erreur ; nous pouvons nous entendre en tant que Libanais

Le président du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a déclaré suite à sa visite au mufti de la République libanaise, Abdellatif Deriane, à Dar al-Fatwa : « Nous renouvelons une dynamique politique interne en engageant un dialogue avec toutes les forces actives libanaises, qu’elles soient parlementaires ou religieuses, afin de concrétiser cette solidarité nationale entre Libanais que nous avons observée lors de la récente guerre menée par Israël contre nous. »
Il a affirmé que « cette solidarité s’est manifestée malgré les profondes divergences politiques. Nous cherchons à l’étendre à travers un mouvement politique afin de parvenir à un consensus libanais autour de l’élection d’un président de la République qui incarne cette unité. Ce président serait accompagné d’un gouvernement de salut national qui traduirait cet accord en action, éloignerait le Liban des guerres et des conflits et protégerait le pays contre les menaces, notamment celles d’Israël. »
Il a ajouté : « Nous avons souhaité commencer cette démarche depuis Dar al-Fatwa, qui rassemble tous les Libanais et réitérer ainsi le message d’unité, de solidarité et d’affection, car malgré les différences et les désaccords politiques, le peuple libanais, par sa bonté et sa solidarité, a su surmonter les conflits politiques privilégiant l’unité nationale et le sentiment humanitaire face à tous les autres problèmes. »
Bassil a souligné que « nous sommes concernés par le dialogue avec toutes les forces actives face à une échéance importante le 9 janvier prochain. » Il a poursuivi : « Nous espérons atteindre cette date sans que de nouveaux problèmes surgissent à nos frontières ou que des agressions se reproduisent, car la crise n’est pas totalement résolue. Nous sommes actuellement dans une période de cessez-le-feu que nous espérons mènera à un arrêt total des hostilités et à une solution durable. »
Il a précisé : « Mais cela exige qu’il y ait un État, un président de la République et un gouvernement, ainsi qu’un grand consensus national sur la manière de protéger le Liban et de l’éloigner définitivement des guerres. » Bassil a insisté : « Nous devons tout mettre en œuvre pour parvenir à un accord, il est inadmissible de ne pas s’entendre sur un président qui nous rassemble, à qui nous définissons sa mission et avec qui nous collaborons ainsi qu’avec le gouvernement, pour sauver ce pays. »
Interrogé sur la possibilité d’élire un président de la République lors de la séance du 9 janvier 2025 sans accord préalable sur un nom, Bassil a répondu : « Nous avons échangé une liste de noms avec tous les blocs parlementaires et je suis convaincu qu’un accord est tout à fait possible. Les opinions que nous avons recueillies de tous les blocs montrent qu’il y a plus d’un nom susceptible de faire consensus. Alors pourquoi envisager l’éventualité d’un échec ? » Il a conclu en insistant sur le fait que « parvenir à un consensus sur le nom du président est une priorité absolue mais si cela s’avère impossible, il est certain qu’un président élu vaut mieux que pas de président du tout. »
Il a ajouté : « Lier l’élection présidentielle à la guerre est une grave erreur qui ne doit pas se reproduire. Cette échéance est purement libanaise et c’est aux Libanais de se mettre d’accord sur le président de leur République, indépendamment de toute influence extérieure. »
Bassil a également affirmé : « Il est inacceptable de continuer à conditionner une échéance interne libanaise à des événements régionaux qui pourraient durer des années, voire ne jamais prendre fin. Prenons une décision libanaise. Tant que nous sommes capables de nous entendre entre Libanais et que nous avons évité le pire notamment la guerre avec Israël, grâce à notre solidarité en accueillant les déplacés, nous pouvons faire de même pour l’élection d’un président. Je suis convaincu, au vu de la dynamique que nous avons initiée, que nous sommes capables de parvenir à un accord. »
Bassil était accompagné lors de sa visite du député Assad Dargham et de Ramzi Dassoum, membre du bureau des relations politiques et religieuses du Courant patriotique libre.